Mondes passés et futuristes

Lorsque vous passez par la rue Marché-au-Charbon, sur la façade du numéro 77, une plaque nous rappelle que, dans cette maison, sont nés le 17 février 1856 et le 21 juillet 1859 les romanciers J.H. Rosny ainé et J.H. Rosny jeune.

En réalité les deux frères Rosny s’appellent Boex, du nom de leur père qui tenait ici une mercerie.

C’est vers 1887 que les deux frères optent pour le pseudonyme de Rosny. Mais, des deux, un seul marquera l’histoire de la littérature : J.H. Rosny aîné.

En 1892, il publie « Vamireh », considéré comme le premier livre sur les débuts de l’humanité. Il réédite le coup en 1909 quand il publie « La Guerre du Feu », un classique du roman préhistorique dont il est considéré comme l’initiateur.

Ce roman fut également transposé au cinéma dans le chef-d’œuvre de Jean-Jacques Annaud en 1981.

Mais les talents littéraires de J.H. Rosny aîné ne s’arrêtent pas là. A partir de 1887, avec son roman « Les Xipéhuz », il devient le premier auteur de science-fiction de langue française (dont le terme n’existe pas encore à l’époque), en utilisant le merveilleux scientifique, bien avant H. G. Wells (1866-1946).

Rosny aîné meurt en 1940 à Paris et laisse ainsi derrière lui une œuvre abondante, mais aujourd’hui largement oubliée : près de cent cinquante romans et écrits divers. Son court roman « Les Navigateurs de l’infini » (1925) est souvent considéré comme son chef-d’œuvre. Son nom a été donné à un prix littéraire de science-fiction de langue française : le Prix Rosny aîné décerné depuis 1980.