L’amour, même dans l’au-delà

Chaque année, lors du solstice d’été, le cimetière de Laeken connaît une forte affluence. Tous se pressent autour de la tombe de Louise Flognot pour observer un phénomène qui témoigne de l’amour d’un couple, même dans l’au-delà.
Le cimetière de Laeken est encore un des rares exemples à s’enrouler autour de son église.
L’Empereur Joseph II avait interdit les cimetières en ville en 1784, mais Laeken étant alors à la campagne, de nombreux Bruxellois ont choisi de s’y faire enterrer.

Au début du 19e, un décret impérial autorise l’achat de concessions et l’édification de monuments funéraires dans les cimetières. C’est pourquoi, on considère le cimetière de Laeken comme le Père Lachaise bruxellois.
On y voit des œuvres de…. Charles Fraikin, Guillaume Geefs (le sculpteur attitré de Léopold 1er), Julien Dillens et même Rodin.
De nombreuses personnalités y reposent également et l’art funéraire y est multiple. Ses galeries funéraires souterraines, imaginées par Emile Bockstael, sont un rare exemple du genre.

Celui qui attire les objectifs des photographes, aux alentours du 21 juin, c’est le mausolée que le marbrier Léonce Evrard a commandé à Georges Ernest de Labarie pour son épouse Louise Flognot.

La lumière du soleil entre par une petite ouverture dans le toit de la sépulture. Au solstice d’été, ce rayon forme un cœur qui effleure la main d’une pleureuse. Le phénomène dure une dizaine de minutes quand le soleil est à midi.

Louise est décédée en 1916 ; Léonce trois ans plus tard. Son geste romantique a bien atteint son objectif : quasi un siècle plus tard, on parle encore de l’amour qui les unissait.